Prolifération des « entreprises zombies » ! Canovia vous accompagne afin d’y échapper

Published on 26 February 2021 by Canovia

« Les entreprises zombies », de quoi s’agit-il ? 

Le terme « entreprise zombie » est une expression qui refait progressivement surface en cette période de crise liée à la pandémie de la Covid-19. A quoi fait-elle référence ? Elle désigne des entreprises bien établies qui ne dégagent pas suffisamment de profits pour couvrir les charges d’intérêt de leurs dettes. Elles sont donc non rentables et au bord de la faillite. Cependant, elles sont maintenues en vie artificiellement, très souvent grâce à de nouveaux financements bancaires et ce pour diverses raisons comme le financement additionnel visant à rembourser des dettes antérieures, le contexte économique de crise, la position stratégique et historique de l’entreprise en tant que fleuron national, la sauvegarde des emplois etc.. Ainsi, elles s’inscrivent dans un cercle vicieux d’endettement avec peu d’issues de sortie. En synthèse, et pour reprendre la définition de l’ Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), il s’agit « des entreprises ayant au moins dix ans d'âge et dont le revenu opérationnel est insuffisant pour couvrir leur charge d'intérêts pendant trois années consécutives ».

Cette expression d’entreprises « zombies » a été employée pour la première fois en 2006 par les économistes Ricardo J. Caballero, Takeo Hoshi et Anil K. Kashyap dans leur article « Zombie Lending and Depressed Restructuring in Japan. ». Ils y montrent que les banques japonaises, en prêtant de l’argent à des entreprises structurellement déficitaires, ont contribué à la « décennie perdue » (1991-2000) de l’économie nippone. Les entreprises saines, privées de capitaux, n’ont pu se développer et investir, ce qui a entraîné la stagnation de la productivité et de la prospérité du Japon.

Pourquoi « les entreprises zombies » prolifèrent-elles ?

La proportion des entreprises zombies augmente depuis 30 ans, et cela ne date pas de cette crise Covid-19. En effet, de 4% dans les années 80, la part des “entreprises zombies” est passée à 15% en 2017 en moyenne sur 14 économies développées étudiées par la Banque des Règlements Internationaux (BRI) en 2020. En France, cette part a plus que doublé entre 2007 et 2017, passant de 6,8 % à 15,6 %. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela tels que le niveau des taux d’intérêts (qui peuvent inciter les agents économiques à s’endetter), la gestion à court terme des chefs d’entreprises qui manquent de visibilité et d’anticipation sur les problématiques de long terme et s’entourent de cabinets de conseils qui alimentent cela.

Bien que leur ampleur soit encore inconnue, de nombreux experts estiment que les « entreprises zombies » n’ont fait que prospérer depuis la crise Covid-19. En effet, cette dernière a conduit l’État à soutenir les entreprises de manière exceptionnelle à travers notamment le PGE (Prêt Garanti par l’État), mis en place à partir de mars 2020 et maintenu jusqu’en juin 2021, à hauteur de 300 milliards d’euros. Si cette action a pour principale finalité de soulager la trésorerie des entreprises, il n’en demeure pas moins qu’elles devront à la fois rembourser le capital et payer les intérêts. Or, les bénéficiaires auront sans doute du mal à faire face à ces remboursements en raison de la baisse du chiffre d’affaires, de la rigidité des coûts et des faibles marges. 

Pourquoi sont-elles une menace pour l’économie et le Développement Durable ?

Les « entreprises zombies » prolifèrent de plus en plus dans l’économie et parviennent même à se fondre dans la masse, de façon inaperçue. Cette prolifération constitue pour plusieurs raisons, une menace pour l’économie dans sa globalité. En effet, elle :

  • Perturbe la juste allocation des ressources, ces dernières restant « bloquées » au sein de sociétés peu productives et peu rentables, au détriment d’autres plus saines ; 
  • Entrave la saine concurrence, offrant aux entreprises déficitaires la possibilité de pratiquer des prix bas empêchant de nouveaux challengers d’entrer sur les marchés ; 
  • Fragilise le système bancaire, piégeant les banques qui se retrouvent à faire face à un risque de défaut de paiement sur la totalité des emprunts déjà accordés et à disposer de moins de moyens pour prêter aux entreprises saines. 

De même, les “entreprises zombies” constituent un frein à la croissance par le fait qu’elles n’ont pas les moyens d’investir, d’innover, de prospérer mais également par le fait qu’elles peuvent entraîner dans leur déclin des entreprises saines avec qui elles sont en affaire (et envers qui elles n’honorent plus leurs engagements). Elles plongent ainsi l’économie dans un coma artificiel de même que les perspectives de croissance futures liées au développement durable qui vise fondamentalement à « répondre aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (rapport Brundtland). 

« Les entreprises zombies », comment en sortir ou ne pas en devenir une ? 

Il y a un grand intérêt à lutter contre la « zombification » progressive de l’économie pour les raisons citées précédemment (cercle vicieux d’endettement pour les “entreprises zombies” sans perspective de croissance, contagion des entreprises partenaires, fragilisation du système bancaire, allocation des fonds vers les secteurs les moins rentables, ralentissement du potentiel de croissance des entreprises les plus productives etc.). Pourtant avec la crise  Covid-19, il y a des risques que les entreprises fragilisées deviennent des zombies, et que les entreprises déjà zombies le demeurent. En effet, de nombreuses entreprises au bord de la faillite ont été sauvées par les mesures exceptionnelles mises en place par l’Etat tels que les PGE , les reports d’impôts et la mise en place du chômage partiel. Mais toutes ces mesures restent palliatives et ne sauraient s’éterniser.

Pour une véritable sortie de crise, Canovia préconise un changement de paradigme au sein de la sphère économique. En effet, s’il est vrai qu’il faut gérer les priorités du quotidien liées à l’activité économique et à la crise sanitaire, cette vision ne saurait suffire à elle seule. Elle devrait être complétée par une plus grande prise en compte des enjeux du Développement Durable (notamment les 17 ODD fixés par l’ONU à horizon 2030) qui constituent une vaste réserve de relais de croissance futurs, pour notamment remédier à l’essoufflement des activités historiques. Nous pensons en effet que la pérennité d’une entreprise et son impact sur son écosystème sont aussi importants que sa rentabilité à court terme. Etes-vous du même avis et souhaitez-vous que Canovia vous accompagne dans ce sens ? Nous sommes là pour vous, afin d’« agir aujourd’hui pour améliorer demain » .